Par Sahby Mehalla
Alors que la grève des techniciens à Hollywood a pris fin le 9 novembre, une mobilisation similaire commence à perturber les tournages en France.

Les professionnels du divertissement dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail et une baisse du pouvoir d'achat.
Le SPIAC-CGT a signalé que 56 équipes de tournage et de postproduction ont voté en faveur de grèves et de débrayages, entraînant l'arrêt de plusieurs tournages. La série à succès « HPI » avec Audrey Fleurot sur TF1 a été impactée, tout comme la série quotidienne « Déter » coproduite par France Télévisions, « Marie-Antoinette » de Canal+, « Le crime lui va si bien » de France Télévisions, et « Trash » d'Amazon Prime Video. Les émissions populaires « Top Chef » et « La France A Un Incroyable Talent » diffusées sur M6 sont également touchées.
Les syndicats, dont le SPIAC-CGT, le SNTPCT et la CFTC Media+, soulignent que les salaires minima non revalorisés depuis 2007 ont entraîné une perte de pouvoir d'achat de 20 % pour les salariés du secteur. Entre la dégradation des conditions de travail, l'explosion des amplitudes horaires avec l'avènement des plateformes numériques, et la précarité de l'emploi, les techniciens de l'audiovisuel expriment leur colère.
Les syndicats envisagent la possibilité d'une suite à cette mobilisation lors d'une assemblée générale prévue jeudi 16 novembre. Du côté des employeurs, l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA) a qualifié le mouvement de « suivi » et en constante augmentation.
Les sociétés de production affirment ne pas pouvoir répondre favorablement aux nouvelles demandes de hausse des salaires, soulignant un environnement « ultra-contraint » entre la hausse des coûts de production et la baisse des apports des diffuseurs, publics et privés. Un rendez-vous est fixé avec les syndicats en 2024 pour discuter de ces enjeux.