Haïs en silence : les chrétiens d’Orient face à l’indifférence

Ce samedi 19 avril, dans la cour de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, des chrétiens venus célébrer l’un des moments les plus sacrés de leur foi – le Samedi saint – ont été bousculés, bloqués, agressés par la police israélienne

㊂

Leur tort ? Vouloir entrer dans leur propre lieu de culte. Leurs visages, tendus par la foi, se sont heurtés à des uniformes armés d’autorité et de mépris.

Des images qui devraient faire le tour du monde. Mais qui, comme trop souvent, resteront confinées à quelques médias spécialisés, quelques indignations isolées. Car les chrétiens d’Orient, eux, n’ont pas le bon profil pour soulever l’indignation planétaire.

Déjà en octobre 2023, des juifs ultra-orthodoxes avaient été filmés en train de cracher au visage de pèlerins chrétiens dans la vieille ville de Jérusalem. L’affaire n’a ému ni les chancelleries occidentales, ni les grandes plateformes médiatiques si promptes à se mobiliser dans d'autres cas. Pas de hashtag viral. Pas de déclaration officielle. Pas de vague de soutien.

Il faut dire les choses clairement : les chrétiens en Israël subissent, eux aussi, un climat de haine, d’humiliation et de discrimination. Mais personne ne semble vouloir regarder. Ni les grandes puissances occidentales qui se présentent comme les protectrices du christianisme, ni les militants des droits humains qui choisissent leurs causes en fonction du buzz.

La grande différence, ce n’est pas dans la souffrance. C’est dans le traitement. Les violences contre les musulmans choquent à juste titre. Mais celles contre les chrétiens laissent de marbre. On les tait. On les relativise. On les enterre. Comme si leur foi, leur présence, leur dignité valaient moins.

Ce deux poids deux mesures est une hypocrisie insupportable. Une société qui se dit démocratique ne peut tolérer l’invisibilisation d’une minorité parce qu’elle gêne ses alliances ou ses certitudes.

Ne détournons plus les yeux. La Terre Sainte mérite mieux que cette haine sectaire et ce silence complice. Les chrétiens d’Orient ne sont pas des figurants dans les conflits du Proche-Orient. Ils sont les témoins d’une histoire, d’une foi, d’une persévérance qui dérange — parce qu’elle révèle des vérités qu’on préfère ignorer.