C’était un jour comme un autre. Vous étiez en train de travailler, de cuisiner ou de profiter d’un rare moment de calme. Soudain, un "ding" résonne depuis votre téléphone. Une notification. Un message. Une mention. Peut-être rien d’important, mais voilà : vous déverrouillez l’écran. Vous ouvrez l’application. Et sans même comprendre comment, deux heures ont passé. Vous êtes encore là, à scroller, à cliquer, à réagir. Vous n’aviez rien prévu. Et vous n’en retirez rien. Bienvenue dans l’une des prisons les plus sophistiquées de notre ère : les réseaux sociaux.
☯

Les géants du numérique – Meta, TikTok, X et consorts – ne vendent pas des services, ils vendent votre attention. Et ils la vendent cher. Pour cela, ils n’ont pas besoin de barreaux. Ils ont mieux : la dopamine, la psychologie comportementale, les biais cognitifs et des milliards de dollars investis pour rendre leurs interfaces aussi addictives qu’un casino de Las Vegas.
Chaque notification est une accroche, un hameçon tendu pour vous ramener dans leur univers. Elles sont conçues pour provoquer un réflexe pavlovien. L’algorithme, ce n’est pas un outil neutre : c’est un agent de manipulation. Il apprend vos failles, vos faiblesses, vos émotions. Il vous observe, vous cerne, vous stimule. Il vous propose juste ce qu’il faut pour que vous ne puissiez pas décrocher.
Et cela ne s’arrête pas à l’écran. Ces plateformes sapent votre concentration, fragmentent votre esprit, détruisent votre rapport au temps. Elles vous rendent réactif, jamais réfléchi. L’utilisateur devient un pion dans une économie de l’addiction, programmé pour revenir, encore et encore, jusqu’à l’épuisement.
Alors non, ces applications ne sont pas de simples outils de communication. Ce sont des pièges. Des labyrinthes neuronaux. Des simulateurs de solitude déguisés en espaces sociaux. Elles promettent le lien, mais fabriquent l’isolement. Elles vendent la liberté, mais imposent la dépendance. Elles se présentent comme des miroirs de soi, mais elles déforment, elles mentent, elles capturent.
C’est un système qui a besoin de vous accro pour survivre. Et tant que vous restez captif, il prospère.
La prochaine fois qu’une notification s’allume, demandez-vous : qui contrôle qui ?
Ajouter un commentaire
Commentaires