TikTok, l’appli qui espionne l’Europe : jusqu’où allons-nous fermer les yeux ?

Pas une broutille. Et pourtant, l’onde de choc semble à peine faire vibrer l’opinion. La vérité est là, noire sur blanc : TikTok a menti. L’entreprise a reconnu stocker les données d’utilisateurs européens sur des serveurs en Chine, au mépris flagrant des règles du RGPD et de toute notion de souveraineté numérique.

Mais où est l’indignation ? Où sont les cris d’alarme ? Nous avons affaire à une plateforme contrôlée par un régime autoritaire, connue pour ses pratiques opaques, qui accède potentiellement à des informations sensibles, collectées auprès de millions de jeunes européens – et nous continuons à scroller.

TikTok, ce n’est pas juste des chorégraphies ou des filtres rigolos. C’est une machine de collecte massive de données, déguisée en application pour ados. Chaque clic, chaque regard, chaque mot est analysé, tracé, archivé. Et maintenant, on apprend que tout cela a pu transiter par la Chine, un pays où l’État peut exiger l’accès à toutes les données d’une entreprise privée. Dormez tranquilles, citoyens.

Les responsables européens ont enfin haussé le ton. Trop tard ? Peut-être. Car TikTok continue d’asseoir son emprise sur les nouvelles générations. L’entreprise assure avoir « renforcé la sécurité », ouvert des centres en Irlande, juré ses grands dieux qu’elle est réglo. Mais comment croire une entreprise qui n’a cessé de minimiser, d’enfumer, de nier ? Cette amende record ne doit pas être la fin de l’affaire. Elle doit être un début de prise de conscience.

Nous devons nous poser la question qui fâche : que vaut notre liberté numérique ? Combien de scandales faudra-t-il encore avant d’agir, vraiment ? Les données personnelles ne sont pas une monnaie gratuite qu’on abandonne contre quelques likes. Elles sont un pan de notre intimité, de notre souveraineté. Les brader, c’est renoncer à notre avenir.