Nombreuses sont les personnes qui, sans en avoir conscience, vivent leurs relations affectives ou amicales sous l’emprise d’un mécanisme toxique : le syndrome de l’infirmière.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

Derrière ce nom imagé se cache une réalité psychologique bien réelle, analysée par plusieurs spécialistes des dynamiques relationnelles. Ce comportement repose sur une envie constante de "sauver" l’autre, souvent au détriment de soi-même.
Qu’est-ce que le syndrome de l’infirmière ?
Le syndrome de l’infirmière (ou White Knight syndrome en anglais) désigne un schéma psychologique dans lequel une personne éprouve le besoin irrépressible d’aider, de réparer ou de "sauver" un partenaire perçu comme brisé ou en détresse. Ce terme n’est pas officiellement reconnu dans les classifications médicales comme le DSM-5, mais il est largement documenté dans la littérature psychologique et dans les travaux de thérapeutes.
Selon le psychothérapeute Guy Winch, ce comportement peut découler d’un traumatisme passé, d’un besoin de reconnaissance ou d’un sentiment de faible estime de soi.
Pourquoi ce syndrome est-il destructeur ?
À première vue, il peut sembler noble de vouloir aider quelqu’un qu’on aime. Mais à long terme, ce type de relation est souvent déséquilibré. La personne “sauvée” devient dépendante, et l’“infirmière” s’épuise, frustrée de ne pas être aimée pour elle-même, mais pour son utilité.
De plus, ce type de lien peut favoriser des dynamiques malsaines, voire des relations toxiques. “Ces personnes finissent souvent avec des partenaires instables, narcissiques ou dépendants, qu'elles cherchent à réparer”, note la psychologue clinicienne Karyl McBride, spécialiste des troubles de l’attachement.
Comment en sortir ?
La première étape est la prise de conscience. Il est essentiel de s’interroger sur ses motivations profondes : suis-je en couple pour être aimé(e), ou pour me sentir utile ? Un travail thérapeutique peut aider à rétablir une estime de soi saine, à poser des limites et à construire des relations fondées sur la réciprocité.
Le syndrome de l’infirmière n’est pas une fatalité, mais un signal : celui d’un besoin d’amour mal orienté. En y prêtant attention, il est possible de transformer cette énergie salvatrice en quelque chose de beaucoup plus épanouissant – pour soi comme pour l’autre.
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