Londres durcit le ton face à Israël : négociations suspendues et sanctions contre les colons

Publié le 20 mai 2025 à 18:40

Le Royaume-Uni franchit un cap diplomatique majeur. Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères David Lammy a annoncé la suspension des négociations commerciales entre Londres et Tel-Aviv.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

Londres durcit le ton face à Israël : négociations suspendues et sanctions contre les colons

Cette décision fait suite à l’intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza et à la multiplication des violences perpétrées par des colons israéliens en Cisjordanie. Une première depuis des décennies dans les relations bilatérales entre les deux États.

> « Nous ne pouvons pas continuer à discuter d’accords de libre-échange avec un gouvernement qui bombarde des hôpitaux et affame une population », a déclaré Lammy devant la Chambre des Communes, qualifiant les actions israéliennes de « moralement monstrueuses et juridiquement injustifiables ».

Des sanctions ciblées contre les colons violents

Dans un geste coordonné avec d'autres capitales occidentales, Londres a également annoncé des sanctions contre trois figures de l’extrême droite israélienne, dont Daniella Weiss, ex-maire de la colonie de Kedumim, et deux organisations accusées de promouvoir l’expansion illégale des colonies et la violence contre les Palestiniens.

Les sanctions prévoient le gel des avoirs au Royaume-Uni, des interdictions de voyager, ainsi que des mesures financières contre les groupes impliqués dans des actes de harcèlement ou d’intimidation en Cisjordanie. « Ce réseau de violences doit cesser, et nous utiliserons tous les outils diplomatiques à notre disposition », a insisté le Foreign Office dans un communiqué officiel.

Gaza : ligne rouge franchie ?

Alors que plus de 36 000 Palestiniens auraient été tués selon les autorités locales depuis le début de l’offensive israélienne, les images de destruction à Rafah et la mort de 15 secouristes du Croissant-Rouge palestinien ont profondément choqué l’opinion publique britannique. Le Premier ministre Keir Starmer, confronté à des critiques croissantes, a finalement infléchi la position du Royaume-Uni en appelant à un cessez-le-feu immédiat et en conditionnant toute reprise des discussions économiques à une désescalade rapide.

Une rupture diplomatique ?

La réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué laconique, le ministère des Affaires étrangères israélien a regretté une décision « contre-productive » et accusé Londres de « céder à la pression populiste ».

Mais du côté britannique, les lignes semblent définitivement bougées. Londres rejoint Paris et Ottawa dans une nouvelle doctrine : celle de la conditionnalité. Aide militaire, commerce, coopération diplomatique — tout pourrait désormais dépendre du respect du droit international humanitaire par l’État hébreu.

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