Peut-on reconnaître une femme psychopathe à son visage ? Ce que disent vraiment les études

 Pourtant, deux études récentes ont relancé le débat sur l’existence d’indices visuels liés à certains traits de personnalité dits “sombres” chez les femmes. Si les résultats peuvent faire frémir, ils doivent être pris avec une extrême prudence.

Une étude publiée dans la revue Archives of Sexual Behavior a exploré les liens entre les habitudes de maquillage de 1 400 femmes brésiliennes et les traits de la “triade noire” : narcissisme, machiavélisme et psychopathie. Les femmes qui utilisaient davantage de maquillage présentaient des scores plus élevés en narcissisme, tandis que celles optant pour un maquillage plus discret affichaient des niveaux supérieurs en traits psychopathiques. Loin de pouvoir diagnostiquer un trouble, cette corrélation statistique suggère simplement un rapport entre certaines préférences esthétiques et des traits de personnalité.

Une autre recherche, menée auprès de femmes incarcérées aux États-Unis, a révélé un lien inattendu entre les mouvements de la tête et la psychopathie. Les participantes dont les mouvements de tête étaient très réduits lors d’entretiens vidéo affichaient des scores plus élevés en traits psychopathiques selon la célèbre échelle PCL-R du Dr Hare. Une rigidité comportementale qui, pour certains chercheurs, pourrait signaler un contrôle émotionnel froid et une faible expressivité.

Mais attention aux raccourcis : aucun de ces travaux ne permet de conclure qu’il est possible de “voir” une psychopathe dans la rue. Les experts en psychologie mettent en garde contre les dérives de la morphopsychologie, une discipline non reconnue scientifiquement qui prétend lire la personnalité dans les traits du visage.

“La psychopathie est un trouble complexe, qui se manifeste dans les comportements, les relations sociales, l’empathie et le contrôle émotionnel. Réduire cela à un simple trait physique est non seulement réducteur, mais dangereux”, rappelle la psychologue clinicienne Élise T., spécialisée en criminologie.

En d’autres termes, si certaines études révèlent des tendances statistiques intéressantes, elles ne doivent jamais être interprétées comme des outils de diagnostic ou de stigmatisation. La psychopathie féminine, bien moins étudiée que celle des hommes, mérite des recherches sérieuses, loin des fantasmes de détection instantanée à la manière de “Lie to Me”.