Google veut monétiser l’intelligence : des publicités s’invitent dans les réponses IA

C’est officiel : après des bénéfices records atteignant 66,89 milliards de dollars au premier trimestre 2025, Google franchit un cap stratégique. 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

Le géant californien teste désormais l’intégration d’annonces publicitaires directement dans les réponses générées par son intelligence artificielle, via les fonctions “AI Overviews” et “AI Mode”. Une transformation majeure du moteur de recherche le plus utilisé au monde.

Une révolution dans l'affichage publicitaire

Fini le temps des simples liens sponsorisés au-dessus des résultats. Google injecte aujourd’hui de la publicité au cœur même des réponses intelligentes. Les utilisateurs américains, sur ordinateur comme sur mobile, verront apparaître des annonces “lorsque cela est pertinent”, selon les termes officiels. Ces publicités, intégrées directement dans les paragraphes générés par l’IA Gemini, sont clairement signalées comme étant “sponsorisées”.

Un nouveau paradigme du moteur de recherche

Derrière cette évolution, une volonté claire : rentabiliser l’essor du “Search Generative Experience” (SGE), où l’IA synthétise l’information au lieu de simplement proposer des liens. Le hic ? Moins de clics vers les sites externes, donc un manque à gagner pour les éditeurs de contenu. Selon Business Insider, plusieurs éditeurs constatent déjà une baisse de trafic liée à la généralisation des “résumés IA”.

Une réponse aux concurrents… ou un aveu de faiblesse ?

Google n’est pas seul à expérimenter ce virage. Des rivaux comme Microsoft (via Bing Copilot) ou Perplexity AI testent eux aussi l’intégration de publicités intelligentes. Mais Google, en pionnier du modèle publicitaire numérique, pourrait rapidement imposer ses standards. Reste à savoir si les utilisateurs adhéreront à cette nouvelle forme d’intrusion, surtout à une époque où la défiance envers les algorithmes est déjà forte.

Un équilibre à trouver

Le pari est risqué. Car plus l’IA se veut “neutre” et “utile”, plus l’ajout de publicité soulève des questions d’éthique, d’objectivité… et de confiance. Dans un contexte de saturation publicitaire, Google devra démontrer que ses réponses restent fiables, malgré les incitations commerciales.

Pour l’instant, l’expérimentation reste limitée aux États-Unis. Mais une généralisation mondiale est attendue d’ici fin 2025, selon Search Engine Land.

Le moteur de recherche du futur sera-t-il un conseiller intelligent… ou un agent commercial déguisé ? Google joue une partition délicate. Car en cherchant à rentabiliser l’intelligence artificielle, il pourrait bien altérer ce qui faisait jusqu’ici sa force : la confiance de ses utilisateurs.