TECH & POLITIQUE — Tensions entre Trump et Apple : l'absence de Tim Cook au Moyen-Orient pourrait coûter cher à l’iPhone

Tim Cook (à gauche) avec Donald Trump lors d'une réunion précédente — crédit image : CNBC

L’absence remarquée de Tim Cook, PDG d’Apple, lors de la récente tournée de l’ex-président américain au Moyen-Orient. Un geste que Trump a perçu comme un affront personnel… au point de menacer l’entreprise à la pomme de lourdes sanctions douanières.

Durant son déplacement entre l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, Trump s’est affiché avec plusieurs figures majeures de la tech, dont Jensen Huang (NVIDIA) ou Sam Altman (OpenAI). Mais l’absence de Tim Cook, pourtant sollicité pour accompagner la délégation, a fait tiquer l’ancien président. "Tant pis pour Tim, il aurait dû venir", aurait-il déclaré devant des investisseurs à Doha, selon le Hindustan Times. Le ton est vite monté.

De retour sur son réseau social Truth Social, Trump a haussé la voix : s’il revient au pouvoir, il imposera une taxe de 25 % sur les iPhones fabriqués en dehors du territoire américain. En ligne de mire : la stratégie d’Apple de relocaliser une partie de sa production en Inde, dans un contexte de diversification post-COVID. "Vous fabriquez en Inde ? Vous payerez plus pour vendre chez nous", a-t-il lâché dans une publication déjà largement commentée.

Ce bras de fer intervient alors que les tensions économiques sino-américaines ne cessent de croître, et que la réindustrialisation devient un thème clé de la campagne présidentielle de 2026. Pour Apple, l’enjeu est colossal. D’après Time Magazine, le coût de relocalisation de la chaîne de production sur le sol américain pourrait grimper à plus de 30 milliards de dollars — sans parler de l’impact direct sur les consommateurs : une hausse de prix estimée jusqu’à 250 dollars par appareil.

La relation entre Tim Cook et Donald Trump n’a pourtant pas toujours été aussi glaciale. En 2017, le PDG d’Apple avait assisté à un sommet économique avec Trump et avait même fait un don symbolique au comité d'investiture. Mais les années ont érodé la confiance. L’an dernier déjà, Cook avait décliné une invitation à une réunion tech à la Maison-Blanche, préférant y participer à distance.

Aujourd’hui, cette absence diplomatique pourrait bien coûter cher. Car derrière le conflit d’ego se cachent des enjeux économiques et stratégiques de premier plan. Apple, déjà sous pression face à la montée de ses concurrents asiatiques, pourrait voir sa marge de manœuvre commerciale réduite en cas de retour de Trump à la présidence.

Une chose est sûre : entre guerre commerciale et coups politiques, l’iPhone est plus que jamais pris dans les feux croisés.