CULTURE & SÉRIES — La Servante écarlate tire sa révérence : un final bouleversant et controversé pour une série culte

Portée magistralement par Elisabeth Moss, l’interprétation poignante de June Osborne s’est conclue dans un souffle plus introspectif que spectaculaire, laissant les fans partagés, entre larmes et frustration.

Ce sixième et ultime chapitre de la saga télévisée, sobrement intitulé The Handmaid’s Tale, offre une conclusion résolument symbolique.

Loin des explosions scénaristiques, le showrunner Bruce Miller a préféré une fin où la parole et la mémoire prennent le pas sur l’action.

June retourne dans les décombres de la maison des Waterford, où tout avait commencé, pour y enregistrer son témoignage. Un geste fort, qui fait écho à la fin du roman original, et réaffirme le pouvoir de la narration comme outil de résistance.

Parmi les révélations, les spectateurs ont assisté au retour d’Emily (Alexis Bledel), infiltrée à Gilead, à la réunion de Janine avec sa fille, et à un ultime face-à-face tendu mais apaisé entre June et Serena Joy. Des retrouvailles qui marquent autant de points de rupture que de cicatrices refermées.

Du côté des critiques, les réactions sont nuancées. Si Vanity Fair salue une fin "profondément humaine", The New Yorker regrette un dénouement "qui trahit la rage initiale de la série" au profit de rédemptions individuelles. Sur les forums, les fans oscillent entre émotion sincère et sentiment d’inachèvement.

Mais l’univers de Gilead n’a pas dit son dernier mot. Hulu a confirmé le lancement prochain de The Testaments, suite directe inspirée du second roman d’Atwood, se déroulant quinze ans plus tard. Ann Dowd reprendra son rôle de tante Lydia, figure incontournable du régime totalitaire.

Avec cette conclusion, La Servante écarlate laisse derrière elle une empreinte durable sur la télévision moderne, mêlant résonance politique, puissance visuelle et interprétations inoubliables. Une page se tourne. Et dans ce silence, résonne encore la voix de June.