L’espace est en passe de devenir le nouveau champ de bataille technologique.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

Aux États-Unis, la société californienne SpinLaunch fait trembler les modèles traditionnels d’accès à l’orbite en développant une méthode révolutionnaire : un canon électromagnétique capable de propulser des satellites à plus de 8000 km/h, sans avoir recours aux fusées classiques. Présentée comme une avancée écologique et économique, cette innovation suscite un vif intérêt… mais aussi de profondes inquiétudes.
Le système repose sur une centrifugeuse géante, placée dans une chambre sous vide, qui fait tournoyer les charges utiles avant de les expulser à une vitesse hypersonique. Résultat : des satellites lancés dans les airs pour une fraction du prix habituel. Selon SpinLaunch, cette méthode pourrait réduire de plus de 50 % les coûts d’envoi vers l’orbite basse, rendant l’accès à l’espace plus abordable pour de nombreux acteurs privés et institutionnels.
Mais à mesure que le ciel se remplit de micro-satellites, les préoccupations grandissent. Un rapport de la revue scientifique Frontiers in Ecology and the Environment alerte sur les risques accrus de débris spatiaux, susceptibles de provoquer des collisions en chaîne à haute altitude. D’autres études, notamment publiées dans Earth’s Future, pointent également du doigt l’impact des retours atmosphériques sur la couche d’ozone, en raison des résidus chimiques libérés à haute altitude.
C’est dans ce contexte que la Chine a réagi officiellement, en publiant une note d’alerte sur les retombées stratégiques de cette technologie. Selon le média indépendant Visegrád Post, Pékin voit dans le SpinLaunch une tentative de monopoliser l’orbite basse à des fins civiles et potentiellement militaires.
Le gouvernement chinois envisagerait déjà des contre-mesures technologiques, notamment via le développement de systèmes d’éjection magnétique de type Maglev, une réponse possible à la poussée américaine.
Entre opportunité scientifique et tensions géopolitiques, SpinLaunch soulève une question essentielle : à qui appartient le ciel ? Alors que les puissances multiplient les innovations orbitales, les appels se multiplient pour réglementer l’exploitation de l’espace, encore largement sous-cadrée par le droit international.
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