Les Émirats offrent ChatGPT à leurs citoyens : révolution IA ou effet d’annonce ?

Une information a particulièrement fait le tour du web : l’accès gratuit à ChatGPT Plus pour tous les résidents. Pourtant, derrière le buzz, la réalité mérite d’être nuancée.

Officiellement, OpenAI confirme que les EAU sont le premier pays à bénéficier d’un accès national à ses services, dans le cadre de l’initiative OpenAI for Countries. Objectif affiché : permettre aux gouvernements d’utiliser l’intelligence artificielle de manière adaptée à leurs infrastructures, leurs priorités économiques et leurs valeurs locales. "C’est une nouvelle ère d’IA souveraine", peut-on lire dans le communiqué publié par OpenAI.

Mais contrairement à ce qu’ont laissé entendre plusieurs reprises médiatiques, aucune déclaration officielle ne mentionne un accès gratuit et illimité à ChatGPT Plus pour l’ensemble des citoyens ou résidents. Le site Hindustan Times le précise : « Rien dans l’accord ne confirme la gratuité de la version payante ». Même constat du côté de The Indian Express, qui rappelle que seule la version gratuite (GPT-3.5) est accessible à tous, comme partout ailleurs.

Ce partenariat ne s’arrête pas au software. OpenAI et ses partenaires construiront également à Abou Dhabi un centre de données de classe mondiale baptisé Stargate UAE. Il s’agira, selon Axios, d’un supercluster d’IA d’un gigawatt, capable de faire fonctionner les modèles les plus avancés — un projet dans lequel Oracle, Nvidia et le conglomérat technologique G42 (soutenu par Microsoft) sont également impliqués.

Derrière cette ambition, les Émirats confirment leur stratégie de leadership régional dans les technologies de rupture, attirant capitaux, talents et partenaires globaux. Mais dans une époque où l’image et l’influence géopolitique passent aussi par l’innovation, ce type d’annonce soulève une autre question : qui contrôle demain les grands cerveaux artificiels du monde ?

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

Sahby Mehalla est journaliste à Radio Sisko FM, spécialisé en technologies, société et transitions numériques.