Des bactéries qui respirent l’électricité : une avancée scientifique aux implications majeures pour l’énergie et l’environnement

Publié le 2 juin 2025 à 14:52

Une équipe de chercheurs des universités Rice (Texas) et de Californie à San Diego a mis en lumière un phénomène biologique inédit : certaines bactéries seraient capables de survivre en produisant de l’électricité au lieu d’utiliser l’oxygène pour respirer. 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

Des bactéries qui respirent l’électricité : une avancée scientifique aux implications majeures pour l’énergie et l’environnement

Cette découverte pourrait transformer en profondeur les technologies liées à l’environnement, aux biocarburants et à l’électronique biologique.

À travers une série d’expériences couplées à des modélisations avancées, les scientifiques ont confirmé que ces micro-organismes, identifiés dans des environnements pauvres en oxygène, peuvent expulser les électrons issus de leur métabolisme directement à travers leur membrane cellulaire. 

Ce mécanisme, appelé respiration extracellulaire, repose sur des molécules intermédiaires appelées naphtoquinones. Ces composés agissent comme des navettes d’électrons et permettent aux bactéries d’interagir avec des surfaces conductrices situées à l’extérieur de leur organisme.

Selon l’étude publiée par l’Université Rice, les bactéries ont été cultivées dans des milieux simulant des conditions extrêmes — notamment en absence d’oxygène — et ont démontré leur capacité à produire un flux électrique continu lorsqu’elles étaient en contact avec des électrodes. 

Les chercheurs soulignent que cette stratégie de survie pourrait s’avérer cruciale pour comprendre comment certaines formes de vie subsistent dans des environnements hostiles comme les fonds marins ou les systèmes digestifs.

Mais les implications dépassent largement le cadre théorique. Cette respiration électrique pourrait être exploitée dans divers secteurs industriels. En traitement des eaux usées, par exemple, ces bactéries pourraient jouer un double rôle : dégrader les polluants tout en produisant de l’énergie. 

Dans le domaine de la bioénergie, elles pourraient contribuer à la conception de piles microbiennes durables. Enfin, leur robustesse en fait des candidates idéales pour la création de capteurs fonctionnant dans des environnements extrêmes, notamment pour des missions spatiales.

« Il s’agit d’un changement de paradigme dans la manière dont nous comprenons les capacités métaboliques du vivant », explique le Dr. Caroline Ajo-Franklin, professeure de biosciences à l’Université Rice et co-autrice de l’étude. « Ces bactéries démontrent que la vie peut s’adapter à des conditions radicalement différentes, en développant des solutions bioélectriques sophistiquées. »

Cette avancée ouvre la voie à de futures recherches sur les limites de la vie, le développement de technologies énergétiques vertes et la conception de dispositifs bioélectroniques intelligents.

Des bactéries qui respirent l’électricité : une avancée scientifique aux implications majeures pour l’énergie et l’environnement

Des chercheurs, dont Caroline Ajo-Franklin et Biki Bapi Kundu, ont découvert comment certaines bactéries « respirent » en produisant de l’électricité.

Crédit : Jeff Fitlow / Rice University.

 

 

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