Meta accusée d’avoir suivi la navigation mobile des utilisateurs Android sans consentement

Publié le 5 juin 2025 à 15:18

Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, fait face à de nouvelles accusations sérieuses concernant la confidentialité des données. 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

Meta accusée d’avoir suivi la navigation mobile des utilisateurs Android sans consentement

Selon une enquête conjointe menée par plusieurs universités européennes (Radboud, KU Leuven, IMDEA Networks), l’entreprise aurait utilisé une méthode technique permettant de suivre l’activité web des utilisateurs Android sans leur consentement, même lorsque ceux-ci naviguaient en mode privé ou via un VPN.

Le mécanisme pointé du doigt repose sur le Meta Pixel, un outil marketing déjà connu pour collecter des données sur les sites web. 

Mais les chercheurs ont découvert que ce pixel, installé sur de nombreuses pages, transférait les données de navigation directement aux applications mobiles (Facebook ou Instagram) via une connexion en local (localhost) sur l’appareil Android.

 Cela permettait à Meta de faire le lien entre les visites web et l’identité des utilisateurs connectés à ses applications, échappant ainsi aux contrôles classiques des navigateurs.

“C’est une forme de suivi clandestin, capable de contourner les protections du mode incognito, des bloqueurs de publicité ou des VPN”, explique Tom Van Goethem, chercheur en cybersécurité à KU Leuven.

Google et Mozilla réagissent

Google a réagi rapidement, affirmant que cette utilisation du système Android viole ses principes fondamentaux de sécurité et de confidentialité. 

Une enquête interne est en cours, et des correctifs sont déjà à l’étude pour limiter ces abus. Mozilla, de son côté, planche sur une mise à jour de Firefox pour Android afin de bloquer ce type de contournement.

Meta suspend temporairement la fonctionnalité

Face à la controverse, Meta a suspendu cette méthode de collecte via le Meta Pixel et s’est dit prête à collaborer avec Google pour “clarifier les pratiques permises” sur la plateforme Android. Mais l’affaire rappelle une fois de plus les limites de l’autorégulation des géants du numérique.

Cette affaire souligne une réalité préoccupante : même les outils conçus pour protéger notre vie privée peuvent être contournés. 

Elle relance le débat sur la régulation des pratiques de tracking, la transparence des plateformes numériques et le droit fondamental à la confidentialité en ligne.

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