Hillary Clinton fustige la parade militaire de Donald Trump, jugée « sans énergie », et soutient les millions de manifestants mobilisés à travers les États-Unis sous la bannière « No Kings ».
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
Analyse d’un clash politique à haute portée symbolique.
La candidate démocrate à la présidence et ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton | Rick Wilking
Le contraste était saisissant. D’un côté, une parade militaire monumentale sur le National Mall, censée célébrer les 250 ans de l’armée américaine et l’anniversaire de Donald Trump.
De l’autre, des foules immenses à travers le pays réunies pour protester contre ce qu’elles dénoncent comme une dérive monarchique du pouvoir. Entre les deux, une publication cinglante d’Hillary Clinton, et le débat s’est immédiatement enflammé.
Sur X (ex-Twitter), l’ancienne secrétaire d’État a partagé deux photos côte à côte. À gauche, les rangées clairsemées du public assistant à la parade du président républicain. À droite, les rassemblements massifs du mouvement « No Kings », organisé simultanément dans près de 2 000 villes américaines. En légende, elle écrit :
« Comparez et opposez les scènes d’hier aux États-Unis. D’un côté, le défilé sans énergie du cher leader Trump (qui vous a coûté 45 millions de dollars). De l’autre, des millions de personnes à travers le pays se rassemblant pacifiquement pour dire «Ici, nous n’avons pas de rois. »
Le message est clair, dans l’esprit de Clinton, la démocratie ne s’exhibe pas en tanks, mais s’exprime dans la rue.
La parade militaire du 14 juin 2025, orchestrée pour coïncider avec l’anniversaire du président Trump, a coûté près de 45 millions de dollars selon les estimations du Washington Post.
Pensée comme un moment de ferveur patriotique, elle a surtout été critiquée pour son allure grandiloquente, son budget faramineux… et son ambiance étonnamment tiède. La météo incertaine, les perturbations logistiques et une participation en demi-teinte ont laissé une impression mitigée, voire un goût de spectacle raté.
À l’inverse, les rassemblements « No Kings » ont fédéré plus de cinq millions d’Américains autour d’un message de rejet de l’autoritarisme. Le slogan phare — « No Kings in America » — s’est hissé en trending topic mondial. Sans violences notables, ces manifestations ont rappelé le pouvoir de la mobilisation citoyenne, en particulier dans un contexte où le second mandat de Trump suscite des craintes croissantes quant à l’état de la démocratie américaine.
Une manifestation débute samedi à Los Angeles alors que les rassemblements « No Kings » se déroulent dans tout le pays, des grandes villes aux petites communautés. (Salwan Georges / The Washington Post)
Cette confrontation visuelle entre parade militaire et foule contestataire illustre plus que jamais la fracture politique aux États-Unis. Tandis que Trump cherche à incarner la force et l’ordre à travers des symboles martiaux, ses opposants lui opposent une autre idée de grandeur : celle du peuple en marche, pacifique mais déterminé.
Dans une Amérique en tension, Hillary Clinton, bien que hors course électorale, continue de manier l’ironie politique avec efficacité. Et à travers le contraste entre deux foules, c’est tout un débat sur l’avenir démocratique qui s’impose.
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