Coup de théâtre dans le feuilleton TikTok. L’ancien président américain Donald Trump, en pleine campagne pour son retour à la Maison-Blanche, vient de signer un nouveau décret prolongeant une fois de plus le délai accordé à TikTok pour éviter son bannissement aux États-Unis.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

Ce troisième sursis, d’une durée de 90 jours, relance les spéculations sur la légalité de cette manœuvre… et la capacité du Congrès à faire respecter la loi qu’il a lui-même votée.
Adoptée en avril 2024, la loi baptisée Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act (PAFACA) vise directement TikTok, accusée de mettre en péril la sécurité des données des utilisateurs américains en raison de ses liens avec la Chine. Le texte impose à ByteDance, maison-mère de l’application, de céder TikTok ou de voir la plateforme interdite aux États-Unis à partir du 19 janvier 2025.
Pour éviter un couperet brutal, la loi prévoit une et une seule extension de 90 jours maximum, repoussant potentiellement l’échéance jusqu’au printemps 2025. Or, à ce jour, trois décrets successifs ont été signés, et la nouvelle échéance court désormais jusqu’à mi-septembre 2025.
Cette prolongation non prévue par la loi fait grincer des dents au sein du Congrès. Plusieurs élus dénoncent une utilisation abusive du pouvoir exécutif, qualifiant la démarche d’illégale. Des juristes s’alarment également, ce type de contournement pourrait créer un dangereux précédent, affaiblissant l’autorité du pouvoir législatif.
Mais du côté de Trump, on justifie ce nouveau délai par « l’importance de protéger les jeunes créateurs américains » et la nécessité de « laisser aux entreprises le temps de finaliser les négociations de cession ». Une posture qui, en pleine année électorale, ne manque pas de séduire une partie de l’électorat jeune et numérique.
Pour l’instant, aucun recours officiel n’a été déposé contre ce décret. Mais certains sénateurs évoquent déjà la possibilité de poursuites judiciaires, estimant que Trump « piétine » la Constitution. En parallèle, ByteDance garde le silence, tandis que TikTok continue de fonctionner normalement aux États-Unis.
Reste à savoir si cette extension sera la dernière — ou si l’exécutif américain compte jouer la montre jusqu’à la présidentielle de novembre. Une chose est sûre, la bataille entre loi, politique et influence numérique ne fait que commencer.
Ajouter un commentaire
Commentaires