À chaque montée de tension entre l’Iran et ses adversaires occidentaux ou israéliens, une menace revient comme un refrain angoissant, la fermeture du détroit d’Hormuz.
ÉCRIT PAR : @radiosiskofm

Long de 39 km, large de 33 km, ce bras de mer qui relie le Golfe Persique à l’océan Indien est devenu l’épicentre de toutes les inquiétudes stratégiques et énergétiques du XXIe siècle. Et pour cause, près d’un cinquième du pétrole mondial y transite chaque jour, soit environ 17 millions de barils selon l’Energy Information Administration.
Le détroit est encerclé par l’Iran au nord et les Émirats arabes unis au sud. Chaque jour, des dizaines de tankers y transportent le pétrole en provenance d’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar et des Émirats. En cas de blocage, les répercussions seraient immédiates, flambée des prix, panique sur les marchés, pression sur les économies mondiales, en particulier en Asie et en Europe.
Ce scénario-catastrophe n’a rien d’abstrait. En juillet 2019 déjà, des incidents entre navires britanniques et iraniens avaient semé la panique. Et aujourd’hui, les tensions régionales — exacerbées par la guerre en Israël, les sanctions occidentales, et les alliances militaires croisées — rendent cette menace plus plausible que jamais.
«Si l’Iran ne peut pas vendre son pétrole, alors aucun autre pays du Golfe ne le fera», avait averti en 2018 le président Hassan Rohani. Une doctrine toujours revendiquée par les autorités actuelles de Téhéran.
Un blocus du détroit d’Hormuz serait interprété comme un acte de guerre contre l’économie mondiale. Les États-Unis, garants de la “liberté de navigation”, ont maintenu une présence militaire constante dans la région. Le Royaume-Uni, la France, et même l’Inde et la Chine ont intensifié leur surveillance navale.
«C’est l’équivalent géopolitique d’une main posée sur l’interrupteur mondial du pétrole», résume Richard Nephew, spécialiste des sanctions à la Brookings Institution.
La moindre action hostile — minage du passage, saisie de pétroliers, attaque de drones — pourrait déclencher une escalade incontrôlable. En jeu, non seulement le contrôle énergétique, mais aussi la crédibilité stratégique de puissances militaires nucléaires.
Alors que l'Iran accentue ses menaces en réaction à l’intensification des sanctions occidentales et aux frappes israéliennes, les chancelleries redoutent un engrenage fatal. Certains experts parlent déjà d’un “jeu d’échecs nucléaire à ciel ouvert”, où les acteurs avancent leurs pièces… sans vouloir bouger la reine.
Mais la tension est à son comble. Le moindre incident mal interprété, dans un climat d’hostilité croissante, pourrait faire basculer le fragile équilibre vers une guerre multilatérale, de type régional… ou bien plus.
Le détroit d’Hormuz, malgré son étroitesse géographique, est l’une des zones les plus surveillées et les plus militarisées du globe. Et pour cause, il détient entre ses eaux étroites le destin énergétique de milliards d’êtres humains.
Sa fermeture ne serait pas un simple geste de provocation, ce serait une détonation mondiale.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
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