Après les frappes : Trump rejoue les vieux démons du « changement de régime »

Publié le 23 juin 2025 à 18:27

Le retour du cow-boy de la Maison-Blanche,Donald Trump n’a rien perdu de son goût pour les déclarations tonitruantes. 

ÉCRIT PAR : @sahbymehalla

Après les frappes : Trump rejoue les vieux démons du « changement de régime »

Phoenix, Arizona - 23 juin 2020 : Gros plan de Donald Trump souriant et parlant derrière un podium avec un micro lors d'un événement politique

 

Au lendemain des frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens, le président a appelé sur son réseau Truth Social à « rendre l’Iran grand à nouveau » – un détournement de son slogan fétiche « MAGA » pour mieux évoquer… un possible changement de régime à Téhéran. La manœuvre est grossière, l’intention à peine voilée. Et surtout, elle trahit un mépris inquiétant pour la diplomatie, l’histoire, et surtout pour son propre peuple.

Un président qui gouverne à coups de slogans

L’idée même d’exporter la démocratie à coups de bombes a déjà fait naufrage dans les sables d’Irak et les montagnes d’Afghanistan. Mais chez Trump, l’histoire ne sert jamais de boussole. Elle est un décor qu’on repeint aux couleurs de l’ego. En réchauffant la vieille rengaine du « changement de régime », l’ancien promoteur immobilier devenu président semble croire que l’Iran est un plateau de Monopoly. Or, le monde réel, lui, n’oublie pas. Les peuples, eux, saignent.

Pendant ce temps, aux États-Unis…

Pendant que Trump menace un État souverain, le peuple américain, lui, demande autre chose. Des millions de foyers font face à l’inflation, à une crise du logement, à un système de santé toujours inaccessible pour les plus fragiles. Les jeunes, eux, crient leur ras-le-bol d’une politique extérieure belliqueuse, qui sacrifie les espoirs sur l’autel de l’hégémonie. Une majorité d’Américains refuse toute nouvelle guerre. Mais Trump préfère braquer les projecteurs loin de ses propres failles.

Et si demain, les rôles s’inversaient ?

Imaginons, ne serait-ce qu’un instant, qu’une autre puissance mondiale – la Chine, la Russie ou une coalition émergente – décide que le régime américain est nuisible, corrompu ou instable. Qu’elle intervienne militairement pour « libérer » la population. Qu’elle décrète que les États-Unis doivent être divisés en États indépendants. Qu’elle impose ses marionnettes politiques à la Maison-Blanche. Quelle serait la réaction ? L'indignation ? La résistance ? L’effroi ?

Ce que Trump oublie, c’est que l’ingérence est une arme à double tranchant. Et que l’Histoire ne pardonne jamais l’arrogance d’un empire aveuglé par sa propre toute-puissance.

La paix ne se dicte pas. Elle se construit.

Il est temps que les dirigeants américains, Trump en tête, se souviennent que la grandeur ne s’impose pas par la force, mais par l’exemplarité. Ce dont le monde a besoin aujourd’hui, ce ne sont pas de slogans en lettres capitales sur Truth Social. Ce sont des ponts, des mains tendues, et des priorités humaines. Le peuple américain mérite mieux qu’un théâtre de guerre pour faire diversion. Il mérite qu’on s’occupe de lui. Vraiment.

 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

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