Crise iranienne : Trump repousse l’aide de Poutine en pleine escalade militaire

Trump s’adresse aux journalistes avant de partir pour un sommet de l’OTAN. (AP)

En pleine tourmente diplomatique entre les États-Unis et l’Iran, Donald Trump, de retour au cœur de l’arène politique, a une nouvelle fois fait parler de lui. Alors que les forces américaines intensifient leurs frappes contre des installations nucléaires iraniennes, l’ancien président a sèchement décliné l’offre d’assistance de Vladimir Poutine. Une phrase, désormais virale :

« Je n’ai pas besoin d’aide avec l’Iran. J’ai besoin d’aide avec vous. »

Une déclaration aussi cinglante que stratégique, prononcée devant la presse ce lundi, qui replace la Russie dans la ligne de mire diplomatique américaine, et rappelle l’ambition très claire de Donald Trump, ne pas céder un centimètre d’autonomie dans la gestion d’un conflit qu’il présente comme « inévitable pour la paix mondiale ».

Les frappes américaines, menées sous l’opération Midnight Hammer, ont visé des sites iraniens clés, Natanz, Fordow, Isfahan. L’ampleur des dégâts n’est pas encore entièrement connue, mais selon le Pentagone, les installations souterraines auraient été « sévèrement endommagées ».

Face à cela, l’Iran a riposté dans la nuit de dimanche à lundi, visant une base américaine au Qatar. Aucun mort n’est à déplorer, mais l’escalade est désormais actée. Pourtant, au lieu de chercher des alliés inattendus, Trump semble vouloir réaffirmer une forme de souveraineté militaire. Son refus de collaborer avec Poutine en est l’illustration la plus directe.

Dans un contexte où la Russie est accusée de raviver les tensions au Moyen-Orient, la déclaration de Trump prend un ton quasi accusatoire. « J’ai besoin d’aide avec vous », derrière la pique, certains analystes y voient une manière de pointer le rôle trouble de Moscou dans la déstabilisation régionale, voire une mise en garde préventive contre toute ingérence russe.

D’autres, au contraire, dénoncent une posture populiste visant à réaffirmer l’isolement américain face à la complexité géopolitique. Pour Amanda L. Glass, analyste chez Brookings, « Trump surfe sur la rhétorique de l’homme seul contre le chaos, mais ce chaos, il y contribue activement. »

Et maintenant ?

Alors que l’administration Biden peine à calmer le jeu à Gaza, et que l’Europe appelle à la désescalade, Trump joue sa propre partition. Le président russe, selon le Kremlin, aurait « regretté le ton employé par son homologue américain » mais se dit « prêt à maintenir un canal de discussion ouvert ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU, quant à lui, se réunit en urgence ce mardi soir.

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM