L’Algérie renforce ses normes de construction parasismique : une réponse aux défis sismiques

Face à sa vulnérabilité aux tremblements de terre, l'Algérie continue de renforcer ses dispositifs de prévention pour protéger ses citoyens et ses infrastructures. 

L’annonce récente de l’adoption des nouvelles Règles parasismiques algériennes (RPA 2024) marque une étape clé dans cette stratégie nationale.

Située sur la ligne de collision entre les plaques africaine et eurasiatique, l'Algérie connaît régulièrement des séismes destructeurs. Parmi eux, celui d'El Asnam (actuel Chlef) en 1980 reste gravé dans les mémoires, ayant causé plus de 2 600 morts et des milliers de blessés. Plus récemment, en 2021, la région de Béjaïa a également été secouée, mettant en lumière la nécessité d’une meilleure préparation et de normes adaptées.

Adoptées en mai 2024, les nouvelles RPA alignent l’Algérie sur les standards internationaux. Elles imposent désormais des critères stricts aux promoteurs immobiliers, aux bureaux d'études, ainsi qu'aux collectivités locales. Le ministre de l'Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, a déclaré lors d’une conférence :

> « La priorité est d'assurer la sécurité des citoyens face à un risque sismique toujours présent. Chaque bâtiment doit être conçu pour résister aux secousses, selon les meilleures pratiques internationales. »

Ces nouvelles règles s’appliquent principalement aux infrastructures publiques telles que les écoles, hôpitaux, et administrations, mais incluent également des recommandations pour le parc immobilier privé.

Cependant, plusieurs obstacles demeurent. De nombreuses infrastructures construites avant les années 1980 ne répondent pas aux normes actuelles. Dans les zones rurales ou périurbaines, les constructions illégales continuent de proliférer, échappant souvent aux contrôles.

En parallèle, des experts appellent à une sensibilisation accrue. Selon une étude publiée par le Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG), près de 60 % de la population ne connaît pas les gestes de base à adopter en cas de séisme.

Pour mieux anticiper les catastrophes, le gouvernement mise également sur des technologies innovantes. Des systèmes d’alerte précoce sont en cours d’installation dans les régions à risque, permettant de prévenir les habitants quelques secondes avant l’arrivée des secousses.

La cartographie sismique est également modernisée, identifiant avec précision les zones les plus vulnérables. Ces avancées permettent d’orienter les investissements vers les infrastructures critiques et d’évaluer les risques liés à l’urbanisation.

Pour les autorités, l’objectif est clair : bâtir une société résiliente face aux séismes. Des campagnes de formation à grande échelle, des simulations pratiques et une implication citoyenne accrue figurent parmi les priorités pour 2025.

Alors que l’Algérie continue de faire face à des défis majeurs en matière de prévention des catastrophes naturelles, les nouvelles règles parasismiques illustrent un engagement fort de l’État. 

Mais leur succès dépendra autant de la volonté politique que de l’implication des citoyens dans la construction d’une culture de prévention.