Les BRICS : une alliance en marche vers un nouvel ordre mondial

Publié le 28 décembre 2024 à 15:05

Sahby Mehalla

Dans les couloirs feutrés du dernier sommet des BRICS, tenu en août 2023 à Johannesburg, une énergie nouvelle régnait. 

La salle des conférences était pleine de dirigeants venus non seulement des cinq membres fondateurs (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), mais aussi de pays invités tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte et l'Iran. Pour beaucoup, ce sommet marque une étape historique vers un rééquilibrage de l’ordre mondial.

« Les BRICS ne sont plus un groupe régional. Nous construisons une alliance qui parle pour les intérêts de la majorité mondiale », déclarait fièrement Cyril Ramaphosa, président sud-africain, à l’ouverture de l’événement.

Un bloc en pleine expansion

Le sommet a officialisé l’intention des BRICS d’élargir leur base, avec l’intégration de nouveaux membres dès 2024. Cette annonce illustre une stratégie de croissance qui vise à renforcer leur poids économique et politique face aux institutions occidentales. Le président chinois Xi Jinping, moteur de cette dynamique, a souligné la nécessité de construire un monde multipolaire : « L’hégémonie d’une seule puissance n’est plus acceptable. Nous avons besoin de diversité dans la gouvernance mondiale. »

Cette ambition repose sur des bases solides : les BRICS représentent aujourd’hui environ 42 % de la population mondiale et un quart du PIB mondial. En intégrant de nouveaux membres, ce bloc pourrait peser encore davantage sur des sujets clés comme l’énergie, les ressources naturelles et le commerce mondial.

Une réponse à l’Occident ?

L’expansion des BRICS inquiète l’Occident, notamment les États-Unis et l’Union européenne, qui voient dans cette coalition un défi direct à leur influence. Le projet de dédollarisation des échanges commerciaux figure parmi les initiatives les plus symboliques. Lors du sommet, les membres ont discuté de l’utilisation accrue de leurs monnaies nationales pour les transactions internationales, une mesure visant à réduire leur dépendance au dollar américain.

Pour l’expert en géopolitique Arancha González, « les BRICS envoient un message clair : l’ère du dollar-roi touche peut-être à sa fin. »

Cependant, des divisions internes subsistent. Les différends frontaliers entre l’Inde et la Chine, ou encore les sanctions internationales contre la Russie, freinent l’unité du groupe. Mais ces obstacles n’entament pas leur détermination.

Les citoyens en attente de résultats

Si les discours des dirigeants promettent un avenir meilleur, les populations des pays membres attendent des actions concrètes. À Sao Paulo, où les inégalités restent criantes, beaucoup espèrent que l’adhésion aux BRICS attirera des investissements étrangers. En Inde, les classes moyennes s’interrogent sur l’impact de ces alliances sur leur niveau de vie.

Mohamed Saïd, un entrepreneur sud-africain rencontré en marge du sommet, résume cet espoir : « Si les BRICS peuvent nous donner une chance égale dans un monde dominé par l’Occident, alors c’est une bonne chose. Mais il faut que cela se traduise par des emplois et des opportunités. »

Un bouleversement en marche

Le sommet de Johannesburg marque un tournant. Les BRICS ne se contentent plus d’être une coalition économique, mais revendiquent désormais un rôle politique mondial. Si leur montée en puissance ne garantit pas encore une domination, elle impose un nouveau paradigme qui redessine les rapports de force internationaux.

Pour les pays occidentaux, il est peut-être temps d’accepter que l’ère de la suprématie unilatérale touche à sa fin.

À suivre sur Radio Sisko FM pour une analyse approfondie des enjeux des BRICS et leurs impacts globaux.

"Sommet stratégique des BRICS, vers un nouvel ordre mondial. © Radio Sisko FM"

Sommet stratégique des BRICS, vers un nouvel ordre mondial. © Radio Sisko FM

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