L’ombre d’un cadeau empoisonné : Trump accepte un Boeing 747 offert par le Qatar, l’opposition s’insurge

Publié le 14 mai 2025 à 12:55

C’est un cadeau qui fait grand bruit à Washington.

L’ancien président américain Donald Trump aurait accepté une luxueuse Boeing 747-8, autrefois propriété du gouvernement qatari, pour en faire une nouvelle “Air Force One” personnelle, en attendant la livraison des modèles VC-25B prévus pour 2027.

L’avion, d’une valeur estimée à près de 400 millions de dollars, aurait été transféré gratuitement au profit des États-Unis — un geste que Trump a qualifié de « cadeau amical et stratégique ». Mais ce geste alimente désormais une vive controverse politique.

Un "palais volant" dans les mains de Trump

Identifié sous le matricule P4-HBJ, l’appareil fait partie des avions gouvernementaux les plus sophistiqués au monde, doté d’un intérieur somptueux : suites privées, salons, bureaux sécurisés. Selon ABC News, Trump aurait accepté ce don comme solution temporaire en attendant la fin des retards dans la fabrication des nouveaux avions présidentiels.

L’ex-président a assuré que la propriété de l’appareil sera transférée à sa fondation présidentielle après son utilisation. Il insiste sur le fait que l'avion servira « dans l’intérêt du pays ».

Légal ou inconstitutionnel ?

Mais la réaction des démocrates ne s’est pas fait attendre. Plusieurs élus dénoncent une violation possible du “Foreign Emoluments Clause” de la Constitution américaine, qui interdit aux hauts fonctionnaires de recevoir des cadeaux ou avantages d’une puissance étrangère sans autorisation explicite du Congrès.

« Ce n’est pas juste un avion, c’est une influence étrangère dans nos cieux », a déclaré Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, dans une conférence relayée par NPR.

Un coût caché pour les contribuables ?

Bien que qualifié de « don », l’appareil devra être entièrement reconfiguré pour répondre aux normes de sécurité de l’US Air Force. Le coût estimé pour ces modifications — incluant systèmes de défense anti-missiles, communications cryptées, et boucliers électroniques — pourrait s’élever à plusieurs centaines de millions de dollars, selon Politico.

Le Qatar dans l’embarras

Officiellement, le gouvernement qatari a nié avoir “offert” la jet, évoquant une « revente ou transfert logistique » sans préciser les modalités. Toutefois, l’avion a bien été repéré à San Antonio, Texas, où il est actuellement en cours de réaménagement, selon le Washington Post.

Une manœuvre stratégique ?

Pour certains analystes, cette manœuvre marque surtout une démonstration de puissance symbolique. À quelques mois de la campagne électorale, Trump capitalise sur l’image d’un président pragmatique, capable de contourner la bureaucratie. D’autres y voient un risque diplomatique majeur, surtout dans un contexte où les relations entre les États-Unis et les pays du Golfe sont scrutées de près.

Entre manœuvre politique, prouesse logistique et flou juridique, ce « don qatari » pourrait bien devenir un fardeau institutionnel. Le Congrès devra statuer rapidement sur la légalité de cette acquisition… pendant que l’ancien président, lui, plane déjà dans sa nouvelle monture présidentielle.

 

Écrit par @radiosiskofm

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