Jinnytty, streameuse sud-coréenne, de nouveau agressée en France : malaise grandissant autour de la sécurité des créateurs de contenu

La streameuse sud-coréenne Jinnytty, de son vrai nom Yoo Yoon-jin, a une nouvelle fois été la cible d’une agression sur le sol français.

Ce samedi 17 mai 2025, alors qu’elle profitait d’un moment de détente à Aix-en-Provence, un homme a tenté de lui voler son sac à main. L’incident, diffusé en direct sur la plateforme Twitch, relance les inquiétudes concernant la sécurité des streamers en déplacement, mais aussi le climat d’insécurité plus large que vivent certains étrangers en France.

« Hey, what are you doing? », a-t-elle lancé à l’individu, visiblement surpris d’être pris sur le fait, alors qu’il fouillait discrètement dans son sac accroché à son vélo. L’homme a aussitôt pris la fuite sans rien emporter. Si l’épisode peut sembler anodin dans sa finalité, il s’inscrit pourtant dans une série préoccupante d’incidents ciblant la jeune femme, dont la communauté ne cesse de croître sur Twitch.

Quelques jours plus tôt, le 7 mai à Toulouse, Jinnytty avait été victime d’une agression verbale et physique en pleine rue. Un homme à trottinette l’avait abordée, l’avait insultée avec des propos ouvertement racistes et sexistes — « sale pute », « sale Chinoise » —, avant de frapper son téléphone et de s’enfuir. L’agression, elle aussi captée en direct, a rapidement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « violences, éventuellement aggravées par leur caractère raciste et d’outrage sexiste », malgré l’absence de plainte formelle de la streameuse.

Ces événements posent plusieurs questions brûlantes. Peut-on encore filmer librement dans l’espace public en France lorsqu’on est une femme, étrangère, visible ? Et surtout : les créateurs de contenu nomades sont-ils suffisamment protégés lorsqu’ils parcourent le monde smartphone en main ?

La popularité de Jinnytty, suivie par plus d’un million de personnes sur Twitch, n’est pas sans conséquence. Sa présence dans l’espace public attire autant la sympathie que des comportements hostiles, révélant un malaise plus profond : celui d’une société où la visibilité féminine et étrangère devient parfois un facteur de risque.

Au-delà du simple fait divers, c’est un signal d’alarme que ces agressions lancent aux autorités françaises, déjà sous le feu des critiques pour leur gestion des actes racistes et sexistes dans l’espace public. À l’heure où la France ambitionne d’être un pays accueillant pour les talents étrangers, l’expérience de Jinnytty vient cruellement rappeler que l’hospitalité ne se résume pas à des slogans touristiques.

Écrit par sahbymehalla