Et si l’univers finissait par imploser ? De nouvelles données bousculent nos certitudes

Publié le 10 juin 2025 à 09:45

Pendant des décennies, les scientifiques ont cru que l’expansion de l’univers était inéluctable. 

ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA

Et si l’univers finissait par imploser ? De nouvelles données bousculent nos certitudes

Depuis le Big Bang, tout s’éloigne de tout. Galaxies, nébuleuses, matière noire, l’ensemble de l’univers continue de s'étirer, porté par une mystérieuse force nommée énergie noire. Mais une nouvelle étude issue du projet DESI (Dark Energy Spectroscopic Instrument) vient remettre cette idée en question.

Et si, au lieu de continuer à s'étendre, l’univers s’apprêtait à imploser ?

L’énergie noire, censée représenter près de 70 % de l’univers observable, demeure un mystère. Elle est responsable de l’accélération de l’expansion cosmique, mais sa nature exacte nous échappe toujours. Jusqu’à présent, les modèles reposaient sur l’idée qu’elle était constante — une sorte de toile de fond invariable dans l’équation du cosmos.

Or, les dernières observations de DESI, publiées dans The Astrophysical Journal et relayées par Scientific American et Futura Sciences, indiquent une variation de l’énergie noire sur les 8 derniers milliards d’années. Cette fluctuation pourrait signifier que l’expansion ralentit… et pourrait même s’inverser à très long terme.

« L’univers pourrait ne pas se diriger vers une mort thermique, mais vers un effondrement gravitationnel global », explique le physicien Adam Riess, lauréat du prix Nobel, au New York Times.

Si l’énergie noire continue de décroître, la gravité finirait par reprendre le dessus.

L’expansion de l’univers ralentirait progressivement, puis s’inverserait. Les galaxies se rapprocheraient les unes des autres, les structures se contracteraient, jusqu’à ce que tout l’univers implose en un point de densité extrême.

Ce scénario, connu sous le nom de Big Crunch, n’est pas nouveau, mais il avait été écarté ces dernières années au profit de l’idée du Big Freeze — une mort lente et glaciale de l’univers. Les nouvelles données le remettent en jeu de façon sérieuse.

Outre DESI, d’autres projets viendront bientôt confirmer ou infirmer ces découvertes. Le télescope Euclid, lancé par l’Agence spatiale européenne, collecte déjà des données précieuses sur la répartition de la matière noire et l’évolution de l’énergie sombre. En parallèle, l’Observatoire Vera C. Rubin (Chili) devrait entrer en service courant 2025, avec des résultats attendus dès 2026.

Ces outils permettront d’affiner notre compréhension du sort de l’univers, continuera-t-il à se dilater à jamais, ou sommes-nous au bord d’un retour vers le chaos originel ?

Ce changement de paradigme ne concerne pas uniquement la physique théorique. Il nous pousse à repenser notre place dans l’univers, notre temporalité, et ce que signifie l’idée de “fin”. Loin d’un cataclysme immédiat (on parle ici d’échelles de milliards d’années), ces découvertes ravivent un débat philosophique aussi ancien que l’humanité elle-même, l’univers est-il éternel ou cyclique ?

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