Un lichen du désert résiste aux pires rayons du Soleil – et ravive l’espoir d’une vie extraterrestre

Publié le 28 juin 2025 à 16:53

Dans le désert brûlant du Mojave, un organisme minuscule vient bouleverser notre vision de la vie dans l’univers. Résistant aux rayons UV les plus meurtriers, ce lichen unique offre aux scientifiques un aperçu de ce que pourrait être la vie sur d'autres planètes.

ÉCRIT PAR : @radiosiskofm

Un lichen du désert résiste aux pires rayons du Soleil – et ravive l’espoir d’une vie extraterrestre

Clavascidium lacinulatum, ou lichen tacheté brun, est une espèce courante dans le désert de Mojave – crédit : Bob O’Kennan via iNaturalist.

 

Dans le silence aride de la vallée du Mojave, en Californie, la vie s’accroche. Et pas n’importe quelle vie, une variété de lichen baptisée Clavascidium lacinulatum a montré une résistance stupéfiante à l’un des pires fléaux du cosmos — les rayons ultraviolets UVC, ces radiations solaires si puissantes qu'elles n’atteignent même pas la surface terrestre à cause de la couche d’ozone.

Cette découverte, publiée en juin 2025 dans la revue Astrobiology, ne se limite pas à un exploit de résilience naturelle. Elle relance une question aussi vieille que notre fascination pour les étoiles, et si la vie, quelque part là-haut, était possible malgré des conditions extrêmes ?

Sous la direction des chercheurs Tejinder Singh et Henry Sun du Desert Research Institute, les scientifiques ont placé ces lichens dans une chambre simulant l’environnement de certaines exoplanètes, où l’irradiation UVC est continue. Résultat ? Après trois mois de bombardement lumineux, plus de la moitié des cellules ont survécu, prêtes à se réactiver dès l’ajout d’un peu d’eau.

Le secret de cette résistance hors norme ? Une couche supérieure foncée, comparable à une sorte de cuir tanné biologique, qui agit comme un écran solaire naturel. Elle absorbe les rayons et les empêche d’endommager les cellules internes — un mécanisme de défense que même certaines bactéries extrêmophiles ne possèdent pas.

Les implications sont énormes. Si un organisme terrestre, sans modification génétique, est capable de supporter l’équivalent d’un rayonnement stellaire extraterrestre, cela signifie qu’une forme de vie simple pourrait tout à fait exister ailleurs. “Ces lichens nous montrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une atmosphère protectrice semblable à la nôtre pour que la vie émerge ou se maintienne,” explique Singh dans un communiqué.

Plus audacieux encore, ces lichens ont surpassé des survivants célèbres comme Deinococcus radiodurans, souvent surnommée “la bactérie de l’apocalypse”, qui n’aurait pas survécu plus d’une minute dans les mêmes conditions.

L’équipe espère tester cette même variété de lichen lors de futures expériences simulées sur Mars, voire dans des modules spatiaux. Car cette découverte pourrait aussi servir à protéger des cultures vivantes lors de missions spatiales longues, en exploitant leurs pigments naturels comme barrière biologique.

À l’heure où les télescopes scrutent les confins de la galaxie à la recherche d’exoplanètes habitables, c’est dans nos déserts terrestres que la vie nous murmure ses plus belles promesses. Et si un simple lichen, oublié entre deux pierres brûlantes du Mojave, détenait la clé de la vie dans les étoiles ?

 

ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM

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