La désinformation en ligne se propage comme un virus : une étude met en lumière les mécanismes de contagion

Une récente étude scientifique révèle que les fausses informations en ligne se diffusent de manière analogue aux virus, selon un modèle mathématique emprunté à l’épidémiologie. 

À l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la circulation des informations, cette comparaison met en lumière la facilité avec laquelle des contenus mensongers peuvent atteindre un large public, parfois de façon incontrôlable.

L’étude, publiée dans la revue Plos One, utilise le modèle épidémiologique SIR (Susceptible-Infected-Removed), traditionnellement employé pour étudier la propagation des maladies. 

Ce modèle classe les individus en trois groupes : ceux susceptibles d’être infectés, les infectés qui propagent le virus, et ceux qui, bien qu’exposés, ne le diffusent plus. 

Les chercheurs ont appliqué cette méthodologie à la diffusion de la théorie du complot reliant la 5G et la COVID-19, concluant que le modèle SIR s’avérait pertinent pour analyser les dynamiques de propagation des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux.

Des plateformes en quête de solutions efficaces

Les réseaux sociaux, tels que Facebook et X, ont déjà entrepris des actions pour enrayer la désinformation en renforçant leurs algorithmes et en intégrant des stratégies de vérification des faits. 

Cependant, l’étude souligne que ces mesures sont plus efficaces lorsqu’elles interviennent aux premiers stades de diffusion des contenus fallacieux. 

En revanche, la suppression de publications, telle qu’appliquée par certaines plateformes, n’a pas toujours l’impact escompté, quel que soit le moment où elle est mise en place.

Dans une autre étude, publiée dans Nature, des scientifiques soulignent que la suppression rapide des contenus problématiques – dans un délai de 30 minutes suivant leur détection – pourrait réduire de 94 % le risque de voir émerger des publications similaires. 

Ils recommandent une approche combinée pour optimiser la lutte contre la désinformation, avec des « coupe-circuits viraux », la suppression proactive et des avertissements spécifiques pour les comptes vérifiés comptant plus de 100 000 abonnés.

Une problématique amplifiée par l’intelligence artificielle

L'essor de l’intelligence artificielle complexifie davantage la distinction entre vérités et mensonges, les contenus fallacieux étant parfois subtilement mélangés à des informations véridiques. 

Dans un monde où la viralité de l’information est amplifiée par les nouvelles technologies, cette étude appelle à une vigilance accrue pour contrer efficacement la désinformation.

En somme, ces recherches soulignent la nécessité de stratégies diversifiées et coordonnées pour enrayer la propagation de fausses informations, rappelant que la lutte contre ce phénomène pourrait, comme la prévention des épidémies, nécessiter des réponses rapides et adaptées aux spécificités des réseaux sociaux.