Le Rassemblement national s’empare de la mairie de Rognac, une première dans les Bouches-du-Rhône depuis 1997

Le Rassemblement national (RN) a remporté dimanche l’élection municipale partielle à Rognac, marquant une percée significative pour l’extrême droite dans ce département. 

Christophe Gonzalez, candidat du RN, a été élu maire avec 38,05 % des voix, battant trois autres candidats dans une quadrangulaire marquée par une forte participation.

Une victoire symbolique pour le RN

La commune de Rognac devient ainsi la première ville des Bouches-du-Rhône à basculer sous la bannière du RN depuis près de trente ans. 

Les dernières victoires de l’extrême droite dans le département remontent à Marignane en 1995 et Vitrolles en 1997. Cette victoire est perçue comme un succès stratégique pour le RN, qui continue de renforcer son implantation locale en vue des municipales de 2026.

Une crise municipale en toile de fond

Le contexte politique à Rognac était particulièrement favorable au RN. La gestion controversée de l’équipe sortante, dirigée par la maire Sylvie Miceli-Houdais (UDI), avait plongé la commune dans une crise politique profonde. Accusée de dépenses douteuses et d’un manque de transparence, la majorité municipale a vu plusieurs de ses conseillers démissionner, entraînant l’organisation de cette élection partielle.

Une campagne axée sur l’union des droites

Christophe Gonzalez, candidat du RN, a mené une campagne axée sur une stratégie d’ouverture en se présentant sous une double étiquette RN-RPR. Cette alliance, baptisée "union des droites", a permis de séduire un électorat désabusé par les divisions internes des autres formations politiques locales. La maire sortante est arrivée en troisième position avec seulement 17,15 % des voix, derrière Willy Nicollet (divers droite), qui a obtenu 29 %, et Maël Vala-Viaux (sans étiquette), avec 14,61 %.

Les réactions politiques

La victoire du RN a suscité de vives réactions. Si le parti salue une "grande avancée" pour sa stratégie de conquête locale, d'autres dénoncent une "banalisation" de l’extrême droite dans un contexte de défiance généralisée envers les institutions. "Le RN a su capitaliser sur la colère des citoyens face à une gestion municipale désastreuse", a commenté un politologue spécialiste de la région.

Une dynamique nationale

Cette prise de Rognac s’inscrit dans une dynamique nationale favorable au RN. Le parti, dirigé par Jordan Bardella, cherche à élargir son influence locale pour renforcer ses bases avant les échéances électorales de 2026. "Rognac n’est qu’une étape, mais elle démontre que nos idées résonnent de plus en plus dans la population", a déclaré Christophe Gonzalez lors de son discours de victoire.

Avec ce succès, le RN consolide son rôle dans le paysage politique local et national, relançant le débat sur l’évolution des forces politiques en France.