Dissolution de l'Assemblée nationale : Emmanuel Macron emprunte un chemin déjà parcouru par Jacques Chirac [vidéo]

Publié le 9 juin 2024 à 23:29

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DISSOLUTION DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE : EMMANUEL MACRON EMPRUNTE UN CHEMIN DÉJÀ PARCOURU PAR JACQUES CHIRAC

Après les élections européennes ayant marqué une percée historique de l'extrême droite, le Président Emmanuel Macron a choisi une voie rarement empruntée en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale. 

Cette décision, loin d'être sans précédent, évoque le souvenir de Jacques Chirac, président de la République en 1997, qui avait également tenté cette manœuvre politique, avec des conséquences significatives.

En 1997, Jacques Chirac, alors président depuis deux ans, se trouvait face à une conjoncture délicate. Malgré une majorité confortable à l'Assemblée nationale et des élections législatives prévues pour l'année suivante, des signaux d'alerte émergeaient. Son Premier ministre Alain Juppé, confronté à des grèves massives contre la réforme des retraites, subissait une baisse de popularité. Parallèlement, les efforts pour réduire le chômage semblaient insuffisants.

Face à ces défis, Chirac cherchait à insuffler un nouveau dynamisme à son mandat tout en conservant la confiance des Français. La dissolution de l'Assemblée nationale apparaissait comme une option pour contrer une éventuelle montée de la gauche avant les élections prévues en 1998. Ainsi, le 21 avril 1997, dans une décision surprenante, il annonçait la dissolution de l'hémicycle, sans anticiper les retombées politiques à venir.

Le pari s'avéra risqué. Les élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997 virent la gauche se rassembler sous la bannière de la "gauche plurielle", regroupant divers partis dont le PS, le PCF, les radicaux de gauche, les Verts et le Mouvement des citoyens. Cette coalition fut couronnée de succès, obtenant la majorité absolue à l'Assemblée. La droite, quant à elle, subit une débâcle, passant de 472 à 251 députés.

Jacques Chirac se retrouva alors contraint de nommer Lionel Jospin, Premier secrétaire du Parti socialiste, au poste de Premier ministre, instaurant une période de cohabitation jusqu'en 2002. Cette dissolution marqua ainsi la naissance de la troisième cohabitation de la Ve République, la plus inattendue et la plus longue de son histoire.

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